L'enseignement de la Vacherie, Blanquefort

  • Année 2011
  • Architectes Kinya Maruyama, Christophe Hutin
  • Localisation Blanquefort, France

Le projet de La Vacherie à Blanquefort était un commencement perpétuel. On a toujours voulu engager des choses sans jamais les finir… Dans le processus de projet en architecture, on a une idée préalable et ensuite toute l’énergie est mise en œuvre pour que le bâtiment ressemble à l’idée préalable. C’est donc une approche déterminée. À l’inverse ici, nous avons voulu avoir une approche indéterminée pour laisser la liberté, l’improvisation, la vie prendre place dans le projet d’architecture. L’idée était de faire dans ce bâtiment agricole un lieu d’éducation en milieu ouvert, en proposant une expérience opposée aux situations d’enfermement que l’on retrouve dans nombre d’institutions.
Au départ : réinstaller un éleveur, accueillir un jeune public pour des séjours courts, créer un lieu de culture avec des activités artistiques. Ce mélange devait constituer le projet et décloisonner les thèmes, les pratiques et les usages.
Pendant les études du projet, nous avons mis en place des événements et sollicité des acteurs socio-culturels. Il s’agissait, avant même les travaux, d’habiter le lieu, de le faire vivre, de tester le mode opératoire. Nous avons organisé un workshop avec Kynia Maruyama, travaillé avec le centre social de la ville et la Fondation d’Auteuil. Nous avons également organisé un atelier au Centre Abadie, qui s’occupe de jeunes adolescentes anorexiques ou suicidaires. Elles ont construit des nichoirs à oiseaux et les ont installés dans le cadre du workshop. Ainsi, nous avons pu tester plusieurs choses que l’on pourrait considérer comme  « ratées » car elles n’ont aboutit à rien de démonstratif sur la question d’architecture, mais elles ont permis d’engager le processus pour atteindre les objectifs du projet. Les workshops mis en place ont permis de nourrir le réflexion sur quoi faire et comment le faire, et permis de tester l’ambition de départ, la confrontation de publics différents, et de répondre à la question de ce que l’architecture peut apporter pour favoriser ce genre de projet.